Le concombre : ce faux légume bien surprenant
Quand on lui demande s'il s'agit d'un fruit ou d'un légume, le concombre a de quoi laisser perplexe. Avec son côté croquant et son goût légèrement sucré, on pourrait le classer parmi les fruits. Mais culinairement, il est considéré et consommé comme un légume. Découvrons les raisons de cette apparente contradiction au cœur de cet aliment star de l'été.
LÉGUMES
Botaniquement, le concombre est un fruit
Contrairement aux idées reçues, le concombre n'est pas un légume mais bel et bien un fruit au sens botanique du terme. Pour rappel, un fruit correspond au développement d'un ovaire fécondé après la floraison d'une plante à fleurs. C'est dans cet ovaire que se forment les graines à l'intérieur d'une structure charnue plus ou moins développée.
Or, le concombre est justement issu de la fructification et de la transformation de l'ovaire d'une plante potagère, la cucurbitacée Cucumis sativus. On y trouve bien des graines à l'intérieur de sa chair verte. Il s'agit donc sans ambiguïté d'un fruit d'un point de vue botanique, tout comme la tomate, l'aubergine ou encore le poivron.
Origines et Histoire du concombre
Le concombre est l'un des plus anciens légumes-fruits cultivés dans le monde. Les premiers plants auraient été domestiqués à partir de l'espèce sauvage Cucumis sativus var. hardwickii, originaire des régions chaudes et humides d'Inde et du sous-continent indien.
Des traces de cultures remontent à plus de 3000 ans avant J.C dans la vallée de l'Indus. Le concombre s'est ensuite propagé progressivement à travers le Moyen-Orient et la Grèce antique vers l'Antiquité.
Les Romains, friands des cucumis, les faisaient pousser dans des serres puis les transportaient jusqu'aux frontières de l'empire pour garantir un approvisionnement constant. Au Moyen-âge, les concombres furent introduits en Europe par les croisés de retour d'Orient. Ils connurent un véritable essor durant la Renaissance, période à laquelle furent créées de nombreuses variétés encore cultivées aujourd'hui.
La découverte du Nouveau Monde permit l'importation de variétés amérindiennes, plus grosses et plus productives, dans les potagers européens au XVIIème siècle. Les concombres devinrent un met très prisé des cours royales grâce à leur saveur fraîche et douce. Mais aussi pour leurs vertus curatives prêtées à l'époque.
De nos jours, la Chine reste le premier producteur et consommateur mondial de concombres frais et transformés, notamment en cornichons, devant la Russie, l'Iran et la Turquie. En France et en Europe, on redécouvre les multiples bienfaits et utilisations de ce faux légume idéalement adapté aux régimes végétariens et végétaliens.
Valeurs nutritionnelles et bienfaits santé du concombre
Calories du concombre
Pauvre en calories avec seulement 12 kcals aux 100 g, le concombre demeure un aliment de choix pour les régimes grâce à sa forte teneur en eau (96 %) mais aussi en vitamines, minéraux et fibres essentielles.
Une bombe d'hydratation
Composé à 96% d'eau en moyenne, le concombre est idéal pour s'hydrater durant les fortes chaleurs. La chair aqueuse rafraîchissante compense les pertes en eau et sels minéraux du corps. Un concours de circonstances qui explique sa consommation estivale répandue dans de nombreux pays.
Riche en potassium (147 mg pour 100 g) et oligo-éléments, le concombre facilite la réhydratation tout en apaisant la fatigue et les crampes musculaires. On y trouve aussi des antioxydants comme la vitamine C (2,8 mg pour 100 g) et des flavonoïdes aux propriétés anti-inflammatoires.
De précieuses fibres
Avec 0,5 g de fibres insolubles et solubles pour 100 g, le concombre contient sa petite dose indispensable de glucides complexes. Ces fibres améliorent le transit intestinal tout en réduisant l'absorption de sucres et graisses nuisibles. Elles favorisent ainsi un meilleur contrôle de la glycémie et du poids.
La peau verte du concombre est particulièrement riche en ces fibres alimentaires protectrices. À condition de bien la consommer, elle recèle aussi des antioxydants concentrés comme les flavonoïdes et polyphénols.
Minéraux et oligo-éléments
Au rayon des minéraux intéressants, le concombre reste une bonne source de potassium, calcium, magnésium et manganèse indispensables au bon fonctionnement de nombreux organes et tissus.
Son apport en silice organique participerait à la solidité des os, cartilages et muscle. De même que sa teneur en zinc et fer contribuerait à booster le métabolisme énergétique.
Une arme anti-âge
Grâce à ses composés antioxydants, anti-inflammatoires et reminéralisants, le concombre renfermerait des vertus anti-âges appréciables pour la beauté de la peau. On lui prête ainsi des propriétés apaisantes, hydratantes et purifiantes pour avoir une peau saine, douce et éclatante.
Les multiples vertus étonnantes du concombre
Au-delà de sa richesse en nutriments essentiels, le concombre regorge d'autres principes actifs très intéressants pour la santé. Le plus surprenant reste sans doute les composés naturels aux puissants effets anticancéreux.
Des molécules anti cancer prometteuses
Les recherches récentes ont révélé la présence de différentes molécules aux propriétés anticancéreuses chez le concombre : les lignanes, les cucurbitacines et différents polyphénols.
Les cucurbitacines sont des composés typiques des plantes de la famille des cucurbitacées. Elles ont montré leur capacité à bloquer différentes étapes de la croissance et de la division cellulaire de différents cancers (sein, côlon, prostate, etc).
Quant aux lignanes, ils inhibent la prolifération des cellules cancéreuses de façon très ciblée et atténuent les processus inflammatoires. De nouvelles pistes thérapeutiques prometteuses pour traiter les cancers les plus agressifs.
Cet effet anticancéreux se doublerait aussi d'une activité anti-oxydante, anti-obésité et antidiabétique selon des études sur les extraits de concombre. Mais des recherches complémentaires restent nécessaires pour confirmer ces bienfaits potentiels non négligeables.
Détoxifiant naturel
Le concombre possèderait des vertus détoxifiantes et reminéralisantes grâce à sa richesse en eau, fibres et éléments antioxydants. Sa forte teneur en potassium et silice faciliterait l'élimination des déchets métaboliques par les reins.
Soulage les brûlures et coups de soleil
Le concombre a la capacité d'apaiser les brûlures superficielles grâce à ses vertus hydratantes, anti-inflammatoires et anti oxydantes. Sa pulpe fraîche contient en effet de puissants composés phyto-chimiques comme :
. La vitamine C, un antioxydant qui favorise la cicatrisation
. Les flavonoïdes qui atténuent les rougeurs et gonflements
. Le silicium organique qui renforce les tissus conjonctifs
. Des acides aminés comme la cucurbitine aux propriétés analgésiques
Appliqué en tranches ou sous forme de compresse, le concombre soulage naturellement les coups de soleil et les brûlures légères. Ses principes actifs accélèrent la régénération de la peau tout en calmant les démangeaisons et sensations de brûlure.
Prévient la déshydratation
Grâce à sa teneur record en eau de 96%, le concombre est l'allié idéal pour se réhydrater durant les chaleurs estivales. En cas de forte transpiration ou de diarrhées, sa chair riche en sels minéraux comme le potassium permet de bien se réhydrater.
Manger du concombre prévient ainsi les risques de coups de chaleur, crampes et fatigue liés à la déshydratation. Son pouvoir reminéralisant rééquilibre les pertes en électrolytes indispensables au bon fonctionnement musculaire et nerveux.
Purifie et alcalinise l'organisme
Grâce à son effet alcalinisant naturel, le concombre contribue à réguler le pH de l'organisme. Il permet de rééquilibrer l'acidité corporelle souvent excessive, source d'inflammations et fatigue. Cette capacité détoxifiante aide à éliminer les toxines accumulées dans le foie, reins et systèmes digestif et urinaire.
Riche en fibres, eau et oligo-éléments comme le silicium et le soufre, le concombre a des vertus dépuratives notables. Ses composés naturels drainent et fluidifient les circuits d'élimination des déchets organiques tout en reminéralisant les tissus.
Utilisations culinaires traditionnelles et modernes
Recettes de concombre
Au-delà de sa consommation crue en salade, en tranche ou en jus, il se prête à une foule de préparations culinaires salées comme sucrées. Morceaux croquants, tagliatelles, marinades ou encore pickles aigres-doux : toutes les façons de le cuisiner sont permises !
Cru et croquant, le top du rafraîchissement
Concombre cru
La recette la plus simple pour déguster le concombre reste de bien le laver, l'éplucher éventuellement et le découper en rondelles ou en bâtonnets. Croquant et plein d'eau, il se marie parfaitement aux salades, tzatzikis, tartinades et soupes froides.
Outre son côté ultra-rafraîchissant, sa saveur très douce et légèrement sucrée en fait aussi un ingrédient idéal pour les smoothies détox aux fruits et légumes verts.
Les pickles et marinades acidulées
Parmi les grands classiques, on ne peut passer à côté des fameuses conserves de concombres : les fameux cornichons ! Tout un art que de réaliser soi-même ces condiments croquants à l'aigre-doux si appréciés.
La recette traditionnelle consiste à faire mariner les concombres frais dans un mélange de vinaigre, épices et fines herbes puis de les faire fermenter dans des bocaux hermétiques. On obtient des pickles maison gourmands et ultra-vitaminés, parfaits à l'apéritif ou pour relever salades et sandwichs.
On peut aussi préparer des marinades plus légères à base de concombres crus en lamelles dans une vinaigrette à la menthe, au citron ou aux herbes fraîches.
Les tagliatelles croquantes sans gluten
Transformer le concombre en "pâtes crues" représente un superbe moyen d'en apprécier toute la fraîcheur et leurs aspects croquants. À l'aide d'une mandoline ou d'un éplucheur déco, on peut aisément le découper en longues lanières fines rappelant les tagliatelles.
Nappées d'une sauce légère, ces tagliatelles de concombre offrent une recette originale, légère et sans gluten. Leur texture croquante se marie parfaitement avec les vinaigrettes à l'huile d'olive, pesto, tahiné ou zestes d'agrumes par exemple.
Soupes froides et veloutés pour se rafraîchir
Quelle meilleure idée que de préparer des soupes et veloutés à base de concombre pour se désaltérer en été ? Mixés avec du yaourt, de la menthe, de la feta ou des herbes aromatiques, ils permettent de composer facilement des entrées ou plats légers et peu caloriques.
La soupe glacée concombre-menthe fait d'ailleurs figure de must pour bien se rafraîchir par forte chaleur. Sa saveur fraîche et digeste convient aux régimes détox comme aux jeûnes nutritionnels.
Tartes salées, cakes et muffins
Concombre cuit
On peut même intégrer le concombre à des préparations cuites plus étonnantes comme les cakes et muffins salés. Râpé, émincé ou en tranches, il apporte alors une touche de fraîcheur et d'originalité inattendue très agréable.
Dans les tartes et quiches, de fines rondelles de concombre crues ou rôties peuvent aussi se glisser parmi les garnitures de légumes pour un fondant plein de saveurs.
Comment bien choisir et conserver le concombre ?
Pour profiter au maximum des bienfaits du concombre, il importe de bien le sélectionner et de le conserver de façon optimale. Voici quelques critères importants à vérifier avant de craquer pour des concombres:
Choisir un concombre frais
Préférez un concombre bien vert foncé, lisse et ferme au toucher. Évitez ceux qui sont ridés ou ramollis.
Le concombre doit être lourd pour sa taille, ce qui témoigne de sa fraîcheur.
Vérifiez que les extrémités ne soient pas flétries ou molles.
Plus le concombre est court et trapu, plus sa peau sera fine et digeste.
Bien le conserver au frais
Les concombres se gardent environ 3 à 5 jours au réfrigérateur, idéalement dans le bac à légumes.
Pour prolonger leur conservation, enveloppez-les dans un torchon propre et humide avant de les réfrigérer.
Vous pouvez aussi les placer dans un sac ou une boîte hermétique au frais. Mais évitez le congélateur qui les rendrait aqueux.
Épluchés et découpés, les concombres se conservent environ 2 jours maximum au réfrigérateur.
Concombre plantation et entretien
Qu'il soit destiné aux potagers ou à la production commerciale, le concombre demande quelques précautions pour assurer de belles et abondantes récoltes. Mode cultural, variétés et associations de culture, tout est détaillé ici !
Semer et cultiver les concombres
La culture des concombres demande peu d'efforts une fois les conditions réunies :
. Lieu de culture : Potager bien ensoleillé et abrité du vent
. Sol : Meuble, riche, bien drainé avec un pH neutre autour de 6-7
. Semis : En avril-mai sous abri pour repiquer vers mi-mai ou directement en pleine terre
. Arrosage : Régulier et abondant, environ 2 litres/m² par jour pendant les chaleurs
. Amendement : Apport d'engrais complet avant plantation puis d'engrais organique pendant la floraison
. Récolte : 2 à 3 mois après le semis selon la variété, en coupant avec une partie du pédoncule
Pour une meilleure productivité, on conseille de :
. Pailler pour conserver l'humidité
. Tuteurer les plants grimpants
. Récolter fréquemment pour favoriser l'apparition de nouveaux fruits
. Inclure un répulsif contre les nuisibles (saupoudrage de cendre)
Associations de cultures gagnantes
Au potager, le concombre s'associe très bien avec certains légumes et plantes compagnes grâce aux effets bénéfiques mutuels :
. Avec les radis : Ils aident à contrôler les nuisibles et améliorent la croissance
. Avec le persil : Il attire les prédateurs des pucerons
. Avec les capucines : Elles éloignent les nuisibles
. Avec l'ail et l'oignon : Leurs odeurs répulsives éloignent les insectes
. Avec les fèves : Elles apportent de l'azote au sol en fixant l'azote atmosphérique
À l'inverse, mieux vaut éloigner les plantes de la même famille botanique comme les melons, courges, citrouilles et potirons qui favorisent les mêmes maladies.
Principaux nuisibles et maladies
Sans être une plante particulièrement fragile, le concombre reste sensible à certaines maladies cryptogamiques et nuisibles qu'il convient de surveiller :
. L'oïdium : champignon se manifestant par un feutrage blanc sur les feuilles
. Le mildiou : champignon provoquant des taches huileuses sur les feuilles
. La bactériose : bactérie entraînant flétrissements et dessèchements des tiges
. Le puceron vert et noir : insectes piqueurs qui affaiblissent le plant
. Les noctuelles : chenilles dévoreuses de feuilles
. Les limaces : rampantes qui grugent les fruits
Pour les prévenir et les traiter, on conseille des rotations culturales régulières, l'apport de compost de qualité, ainsi que des préparations bio à base de purin d'ortie ou de plantes aux huiles essentielles.
Conclusion :
En somme, le concombre est bien plus qu'un simple légume rafraîchissant. Véritable concentré de bienfaits santé, il renferme de précieux nutriments qui en font un allié détox et reminéralisant de choix.
Ses propriétés anti oxydantes, dépuratives et alcalinisantes permettent de prévenir bien des petits maux du quotidien comme la déshydratation, les brûlures ou la fatigue. De quoi en faire un ingrédient incontournable pour se ressourcer tout en légèreté.
Mais le concombre séduit aussi par sa polyvalence culinaire hors du commun. il se prête à une foule de recettes savoureuses pour tous les goûts.
Riche d'une longue tradition à travers les cultures du monde entier, ce légume millénaire reste plus que jamais ancré dans la modernité. Que ce soit cru, cuit, fermenté ou mariné, le concombre ne finit pas de nous étonner et de nous régaler !
Si cet article vous à plu. N'hésitez pas à lire celui sur les carottes: Cliquez ici